Personnages

Philippe Béthencourt, généalogiste arrageois

Les généalogistes amateurs artésiens qui se rendent aux archives départementales à Dainville ne peuvent ignorer le fonds Béthencourt. Les indispensables volumes mis à leur disposition sous la cote 2J donnent un souffle nouveau à leurs recherches souvent bloquées par l'absence de registres paroissiaux antérieurs à 1737. Ce fonds consiste en l'analyse des contrats de mariage passés à Arras entre 1547 et 1786 environ.

Un certain Philippe Béthencourt, né en la paroisse Saint-Géry d'Arras en 1767, est à l'origine de ce travail de titan représentant, en 1843, 150 000 « bulletins généalogiques » pour reprendre l'expression de l'époque. Ouvrier jardinier, marchand chapelier, écrivain enfin, rien ne semblait prédestiner ce personnage énigmatique à fréquenter les salles de lecture des archives communales et du greffe général du Gros d'Arras.

Nécrologie Nécrologie parue en 1843

Le 7 brumaire an III, il épouse à Avion, Micheline Capron, la fille d'un aubergiste originaire de Rouvroy. La table faisant référence au contrat de mariage passé le 3 du dit mois pardevant maître Advielle, notaire arrageois, précisait que Philippe exerçait à l'époque la profession de ... charcutier. Sagit-il d'une erreur de transcription ? Ce n'est pas impossible d'autant que l'acte de mariage révèle que le mariant est en fait chapelier. De cette union, quatre enfants verront le jour dans la capitale artésienne :

  • Catherine, le 16 fructidor an III,
  • Julie Opportune, le 11 ventôse an VI,
  • Adolphe le 8 nivôse an VIII, place de la Liberté pour être précis et
  • Louis Philippe Alexandre, le 4 pluviôse an X.

Deux enfants atteindront l'âge adulte, Catherine qui ouvrira une épicerie avec sa nièce Emilie Delattre, et Adolphe qui deviendra cordonnier et tiendra boutique au numéro 63 de la rue d'Amiens en 1855. Célibataire, il consacrera une grande partie de son temps libre à exploiter les éléments d'intérêt généalogique figurant sur les contrats de mariage du Gros d'Arras. Philippe Béthencourt qui s'honorait du titre de généalogiste, effectuait, comme en témoigne ce mot adressé au baron Lallart en 1841, des recherches pour les particuliers :

Monsieur,

Permettez moi de rappeler à votre souvenir, il y a 4 à 5 ans, que j'ai eu l'honneur de vous remettre en mon domicile, rue d'Amiens, n° 270, un plan généalogique général avec dattes, du nom Lallart, commençant en 1555 jusquà 182.. ; je vous prie, Monsieur, qu'il vous plaît, m'accorder une indemnité pour ce long et studieux travail.

Veuillez Monsieur le Baron m'indiquer le jour et l'heure à laquelle je dois me présenter à votre hôtel. Je me suis occupé selon votre demande de recueillir les documens propres à établir la généalogie de la famille Rouvroy... Arras le 25 janvier 1841. B.

Retrouvez l'article qui lui est consacré ainsi qu'à sa descendance dans le n°1 de la revue.